Est-ce avantageux de louer ou d’acheter son logement?
Publié pour le Journal de Montréal - 25 juin 2025 - On peut lire le texte ici
Avec la hausse fulgurante des loyers, est-ce avantageux d’acheter son logement? Beaucoup de frais cachés accompagnent le statut de propriétaire.
En février, au Québec, le loyer moyen d’un logement d’une chambre était de 1681$, et de 2173$ pour un deux chambres, selon des données de Rentals.ca et d’Urbanation. À Montréal, le loyer moyen se situerait à 2034$. L’augmentation moyenne des loyers était de 10,1% par rapport à février 2024.
À Québec, le prix des loyers a bondi de 21% entre juillet 2023 et juillet 2024, toujours selon Rentals.ca. Pour tout le Québec, c’est la plus forte hausse en 30 ans, selon la SCHL.
Dans certaines villes ou certains quartiers, il est impossible de trouver un logement à moins de payer une fortune. Un peu partout, le prix de loyers avoisine celui des propriétés, notamment des condos. Est-ce alors une bonne idée d’acheter?
Une maxime revient souvent lorsqu’on doit faire ce genre de choix: le coût du loyer est le maximum qu’on paie pour se loger, l’hypothèque est le minimumqu’on paie pour se loger.
Les avantages
On l’a souvent dit, l’immobilier, c’est de l’épargne forcée.
Selon plusieurs études, de façon générale, les propriétaires s’enrichissent davantage que les locataires. Ainsi, selon Statistique Canada, en dollars constants, la valeur nette des propriétaires, peu importe l’âge, est passée de 325 000 $ en 1999, à 685 000 $ en 2019, alors que celle des locataires est passée de 14 600 $ à 24 000 $ pour la même période.
Selon une étude de Mercer, une firme de consultation en avantages sociaux, un jeune de 25 ans qui reste locataire toute sa vie devra épargner 50% plus d’argent que celui qui devient propriétaire au même âge afin d’avoir un revenu suffisant à la retraite.
S’il part à la retraite à 65 ans, le propriétaire devra économiser 5,25 fois son salaire. Le locataire, lui, devra épargner 7,9 fois son salaire et ne pourra dire «bye-bye boss» qu’à 68 ans pour un niveau de vie équivalent à celui du propriétaire.
Les inconvénients
Acheter une maison comporte plusieurs frais sous-estimés des premiers acheteurs, qui peuvent totaliser des dizaines de milliers de dollars. Selon les experts, ceux-ci représentent généralement 5% du prix de la propriété, excluant la mise de fonds et les taxes applicables aux maisons neuves.
Selon certaines études, être propriétaire d’une maison coûte 70% plus cher en moyenne (aux États-Unis) qu’être locataire d’un appartement, une proportion qui pourrait s’appliquer ici.
Début 2023, il a été établi, selon des données de la SCHL, qu’un locataire payé au salaire minimum devait consacrer 60 heures de travail par semaine pour se loger. À Laval et à Québec, c’était 57 heures ; à Gatineau, 74 heures, à Longueuil 63 heures. Ça fait de très longues semaines de travail !
Un propriétaire doit toutefois travailler 240 heures par mois pour respecter la proportion de 30 % de son revenu (comparé à 113 heures pour un locataire), toujours selon la SCHL. Ces 240 heures représentent 30 journées de 8 heures au salaire horaire moyen de 23,69 $, pour une maison d’environ 300 000 $.
Le problème, c’est qu’on ne compte que 21 journées de travail dans un mois. Il faut donc avoir soit un salaire supérieur, soit être deux pour devenir propriétaire et avoir assez d’argent pour assumer ses autres responsabilités financières.