Comment se préparer pour le renouvellement de son hypothèque

Publié pour le Journal de Montréal - 29 avril 2025 - On peut lire le texte ici

Un de nos lecteurs se demande comment il va renouveler bientôt son hypothèque, qu’il a négociée à bas taux, avant la pandémie. Il est loin d’être seul dans cette situation et il y a moyen de s’en sortir sans trop de casse.

Plus de deux millions d’hypothèques seront renouvelées au cours des deux prochaines années, soit presque la moitié de tous les contrats au pays, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). En novembre, la SCHL affirmait que 85% des hypothèques à taux fixe qui doivent être renouvelées en 2025 avaient été souscrites alors que le taux directeur de la Banque du Canada était égal ou inférieur à 1% (ce taux «guide» celui des prêteurs).

Des experts budgétaires croient que, si ces contrats étaient renouvelés aujourd’hui, les emprunteurs devraient absorber des hausses de 30% à 40% sur leurs paiements. À une époque où un Québécois sur trois vit d’une paie à l’autre, certains se retrouveront dans l’eau chaude. Comment réagir?

«Je suggère tout simplement d’attendre à la dernière minute avant de renouveler son prêt, commente Roy Nakhal, courtier hypothécaire et chef d’équipe chez Multi-Prêts. On profite ainsi des taux avantageux le plus longtemps possible.»

En effet, puisque l’inflation ralentit, la Banque du Canada ne cesse d’abaisser son taux d’escompte depuis plusieurs mois. Le 16 avril, elle le maintenait à 2,75%.

Se préparer

M. Nakhal suggère toutefois de se préparer longtemps d’avance à un tel renouvellement, en discutant avec des courtiers et des institutions financières, pour comparer leurs offres.

Le scénario le plus populaire en ce moment: étirer le terme. Roy Nakhal donne l’exemple d’une hypothèque de 300 000$ (dont l’amortissement se situe entre 5 et 22 ans) au taux de 1,7%, qui passe aujourd’hui à 4,09%. Ça représente une augmentation mensuelle de 325$. «Avec un amortissement reporté sur 30 ans, la mensualité n’augmente que d’environ 85$ à 100$, ce qui permet de mieux gérer la hausse», dit-il.

Notre lecteur, conseiller financier à la retraite, suggère d’épargner le plus possible afin de se constituer un coussin, qui pourra financer en partie une éventuelle augmentation. Quelques dizaines de dollars par paie font toute une différence. M. Nakhal propose aussi d’effectuer, si possible, un paiement anticipé, pour diminuer la dette totale.

«Mais le taux importe moins que les pénalités si, par exemple, vous prévoyez vendre d’ici deux ans», reprend-il. C’est pourquoi il est impératif de magasiner son prêteur potentiel pour évaluer ses options.

Conseils

  • Un scénario qui donne des résultats: légèrement diminuer les dépenses ou rembourser en accéléré les dettes de consommation, surtout celles en souffrance;

  • Certains optent pour la flexibilité d’une marge de crédit hypothécaire. Mais le taux de la partie fixe de la marge pourrait être plus élevé que celui d’une hypothèque fermée;

  • Au lieu d’accélérer le remboursement de leur hypothèque, plusieurs se contentent d’encaisser la hausse, car leur coût d’emprunt (taux d’intérêt) est plus faible que le rendement moyen de leurs placements pour la période d’amortissement de l’hypothèque;

  • Calculatrice hypothécaire et documentation sur le renouvellement hypothécaire de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC).

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