Comment savoir si l’on dépense au bon endroit?
Publié pour le Journal de Montréal - 26 mai 2025 - On peut lire le texte ici
Tout coûte de plus en plus cher. Mais comment faire pour savoir si l’on gère nos finances personnelles de la bonne façon?
Des lecteurs nous confient qu’ils consacrent plus de 50% de leurs revenus nets à leurs besoins de base. D’autres allouent plus de 40% voire 55% ou davantage de leurs revenus au logement.
«Vivre nous coûte 62,5% de notre salaire. J’ai coupé partout où nous pouvions, même les plateformes de streaming, etc. L’épicerie coûte cher en titi», rapporte une lectrice.
Les finances varient selon chacun, mais depuis la pandémie, pour la majorité des consommateurs, la règle du 50% du revenu consacré aux besoins de base, 30% au logement et 20% aux loisirs ne tient plus.
Nouveaux ratios
«Le 30% consacré au logement, c’est un idéal. Dans la réalité, on parle davantage de 40% et même de 50%, explique Emilie Pouliot-Robertson, conseillère budgétaire chez Espace finances, l’ancienne ACEF Rive-Sud de Québec. Si l’on ajoute l’épicerie, l’essence, on fait exploser le 50% destiné à la survie.»
Pour la conseillère, le logement est assurément devenu la principale dépense pour la classe moyenne, peu importe le revenu ou le statut de locataire ou de propriétaire. La nourriture arrive deuxième.
«Avant, les gens s’en sortaient avec une épicerie de 125$ par semaine pour deux adultes, deux enfants, reprend-elle. Ce temps-là, c’est fini. Les factures d’épicerie de 800$ à 1000$ par mois ont rejoint les coûts de l’automobile.»
Elle ajoute que seules les personnes ayant un excellent revenu respectent désormais la règle du 30% pour se loger.
S’en sortir autrement
Comment s’en sortir? «Une majorité de gens ne font pas encore leur budget, poursuit-elle. C’est pourtant le meilleur moyen de reprendre le contrôle. Quand on demande aux gens de se préparer avec notre grille budgétaire vierge avant de nous rencontrer, ils ne savent pas à quels postes rattacher leurs dépenses!»
Elle ajoute que la majorité des gens ne peuvent pourtant plus improviser et qu’ils doivent respecter leur budget et faire de petits sacrifices qui rapportent gros. Car perdre le contrôle, ça fait mal: «Dans nos bureaux, on voit des gens qui ne peuvent même plus aller chez la coiffeuse ou au cinéma; ça génère de l’anxiété financière», dit-elle.
Or, les gens ont de la difficulté à savoir où va leur argent et quelles dépenses il faut ajuster (surtout les petits luxes). «Faire son budget et le suivre, ce n’est vraiment pas compliqué. Pour la vaste majorité des gens, ça donne de super beaux résultats», conclut Emilie Pouliot-Robertson.
Conseils
Pour reprendre le contrôle, gardez les reçus de toutes vos dépenses et notez-les chaque jour pendant un ou deux trimestres. Analysez vos relevés de banque et de cartes de crédit. Faites-le à deux. Utiliser une application comme budgeteligne.net: remplir la grille prend une ou deux heures. Après, on s’ajuste facilement avec les alertes.
On découvre le bonheur d’acheter usagé avec Marketplace ou Kijiji, on fréquente les friperies et les sorties gratuites ou pas chères offertes par les municipalités et on exploite systématiquement les circulaires des épiceries.
Si ça ne marche pas, on demande des conseils (gratuits) auprès de l’ACEF de sa région. Pour trouver: toutbiencalcule.ca.