Peut-on se passer d’assurance invalidité?

Publié pour le Journal de Montréal - 29 septembre 2025 - On peut lire le texte ici

L’assurance invalidité est-elle utile? Absolument. Voici pourquoi.

Depuis toujours, on vend l’assurance invalidité avec des chiffres qui font peur. «On estime qu’une personne sur trois sera confrontée à une période d’invalidité de 90 jours ou plus avant l’âge de 65 ans», rapporte un porte-parole de l’Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes (ACCAP).

Mais est-elle essentielle? «Certainement! Je dirais même que c’est la couverture d’assurance la plus importante. En termes de catastrophe financière personnelle, par ordre de grandeur, la responsabilité civile arrive en premier, suivie de l’invalidité, de l’habitation, puis de la vie», affirme Dany Provost, directeur optimisation fiscale, chez SFL Expertise.

L’assurance invalidité permet ainsi de maintenir son train de vie et d’assumer ses responsabilités financières si vous subissez un accident ou une maladie qui vous empêche de travailler.

«En 2023, près de 2,9 millions de Québécois et 12 millions de Canadiens en ont bénéficié. Au Québec seulement, les assureurs ont versé plus de 2,2 milliards de dollars en prestations, indique l’ACCAP. Le taux moyen d’acceptation des demandes d’indemnisation dépasse 90% chaque année.»

Les causes d’invalidité varient, mais 60% des demandes d’indemnisation sont liées aux maladies (troubles musculo-squelettiques, cardiovasculaires, cancer), 30% à la santé mentale, 10% aux accidents.

Comment ça marche?

Il y a deux types d’assurance invalidité: collective et individuelle. La première est fournie par l’employeur et couvre habituellement les 2⁄3 ou 3⁄4 du revenu. L’autre, fournie par un assureur privé, couvre au moins 60% du revenu.

Il y a aussi deux types de protections: courte et longue durée. La première s’étend normalement sur plusieurs semaines. La deuxième se calcule en mois ou en années, parfois jusqu’à 65 (et même 70) ans. La durée et la protection (calculée selon un pourcentage de votre revenu) sont fixées par le contrat.

L’assurance invalidité prévoit un «délai de carence», soit une période qui s’étend entre le début de votre invalidité et le premier versement de l’indemnité. Ce délai varie de quelques jours à 2 ans.

L’assurance invalidité s’impose dès qu’on entre sur le marché de l’emploi. «Être invalide jeune, ça coûte une fortune, reprend Dany Provost. Sans assurance, tu risques de devenir financièrement dépendant de ton conjoint, ou de finir sur l’aide sociale.»

Pour les travailleurs autonomes (12,2% de la population active québécoise), c’est un incontournable.

Combien?

Le coût varie selon le type de couverture, l’âge, le genre, la profession, l’état de santé, le pourcentage de revenu, l’indemnité et le délai de carence.

Selon le site ComparerAssuranceVie.ca, pour un assuré de 20 ans, une indemnité mensuelle de 2000$ et un délai de carence de 90 jours, on parle d’une prime mensuelle de 20$ (40$ pour 4000$; 60$ pour 6000$). Pour un assuré de 40 ans, ces montants peuvent doubler, voire tripler à 50 ans.

À noter: la grande majorité des invalidités ne durent que quelques mois. Évidemment, attendez-vous à devoir rajuster votre train de vie à la baisse, peut-être fortement. L’invalidité est une épreuve physique, psychologique et financière.

Conseils

Avoir un fonds d’urgence (qui couvre vos responsabilités financières pour 3 mois à un an) comblera votre délai de carence ou la différence entre l’indemnité et votre train de vie.

Informations supplémentaires de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) et de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

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